Le design en permaculture est au cœur de cette démarche écologique : il s’agit de concevoir des écosystèmes humains durables, productifs et résilients, en s’inspirant du fonctionnement de la nature. Cette approche systémique va bien au-delà du jardinage : elle s’applique à l’aménagement de tout espace de vie, qu’il soit rural ou urbain, individuel ou collectif
Qu’est-ce que le design en permaculture ?
Un design en permaculture, c’est la conception réfléchie d’un écosystème qui répond aux besoins de ses usagers tout en respectant les équilibres naturels. Concrètement, il s’agit de se demander :
Que mettre sur le terrain, où et pourquoi ?
Pour cela, on prend en compte :
- Les besoins des habitants (alimentation, eau, énergie, loisirs…)
- Les caractéristiques du terrain (ensoleillement, pentes, nature du sol, microclimats…)
- Les interactions entre les éléments du système (plantes, animaux, bâtiments, points d’eau, etc.)
Les grands principes du design en permaculture
Le design s’appuie sur des principes fondamentaux issus des travaux de Bill Mollison et David Holmgren, qui servent de guides pour chaque étape de la conception :
- Observer et interagir : Prendre le temps d’observer le site pour comprendre ses spécificités avant d’agir.
- Capter et stocker l’énergie : Profiter des ressources naturelles (eau de pluie, soleil, biomasse…) et les stocker pour les périodes de besoin.
- Obtenir une production : S’assurer que chaque élément du système apporte une récolte ou un service utile.
- Appliquer l’autorégulation et accepter la rétroaction : Ajuster le système en fonction des retours de la nature et des résultats observés.
- Utiliser et valoriser la diversité : Multiplier les espèces, les fonctions et les interactions pour renforcer la résilience.
- Intégrer plutôt que séparer : Favoriser les synergies entre les éléments (ex : associer poulailler et potager pour fertiliser naturellement).
- Concevoir des motifs aux détails : Partir de la vision globale (patterns naturels, circulation de l’eau, disposition des zones) pour aller vers les détails pratiques (emplacement précis des cultures, choix des variétés).
La démarche de design : étapes clés
- Observation et analyse du site
- Cartographie du terrain, relevé du soleil, des vents, de l’eau, du relief, du sol, de la biodiversité.
- Identification des besoins et ressources existantes.
- Définition des objectifs
- Quels usages ? Quels besoins prioritaires ? (production alimentaire, accueil de la biodiversité, loisirs, autonomie…)
- Conception du plan global
- Répartition des zones d’activité (potager, verger, mare, compost, espace détente…)
- Placement réfléchi de chaque élément selon ses interactions et son efficacité énergétique (proximité, accessibilité, complémentarité).
- Choix des techniques et des espèces
- Sélection des plantes, animaux, infrastructures selon le climat, le sol, les ressources disponibles.
- Mise en œuvre progressive
- Commencer petit, tester, ajuster, puis étendre le système au fil des saisons.
- Suivi et adaptation
- Observer les résultats, corriger les erreurs, améliorer le design en continu.
Exemples concrets d’application
- Zones concentriques : Le jardin est souvent organisé en zones, de la plus proche de la maison (zone 1, très fréquentée : herbes aromatiques, légumes à récolte régulière) à la plus éloignée (zone 5, laissée sauvage pour la biodiversité).
- Gestion de l’eau : Installation de baissières (fossés sur courbe de niveau), mares, récupération d’eau de pluie pour optimiser l’irrigation et favoriser la vie.
- Associations de cultures : Mélange de plantes complémentaires pour limiter les maladies, attirer les pollinisateurs et maximiser la production sur une même surface.
- Intégration des animaux : Poules, canards ou abeilles participent à la fertilité, à la gestion des ravageurs et à la pollinisation.
En résumé
Le design en permaculture est une démarche créative et évolutive qui vise à organiser chaque élément d’un lieu en interaction positive avec les autres, pour obtenir des systèmes productifs, économes en énergie et résilients. Il s’appuie sur l’observation, la planification, la diversité et l’adaptation continue, en s’inspirant des modèles naturels et en tenant compte des besoins humains.